LE FRONT COMMUN DE 1972 – Récit et postérité

Le chercheur Olivier Ducharme publiait récemment aux éditions Écosociété son livre 1972, répression et dépossession politique. D’entrée de jeu, l’auteur donne le ton, annonçant en première ligne que « au Québec, l’année 1972 aurait pu être “révolutionnaire” »[1]. Partant de l’ombre d’Octobre 1970, pour ensuite disséquer les événements ayant mené au Front commun intersyndical de 1972, l’auteur propose de tracer un portrait rendant compte de la complexité de cette conjoncture politique. Le début de la décennie 1970 fut en effet le théâtre de la radicalisation d’un mouvement de libération nationale à saveur socialiste (incarné par le Front de libération du Québec, FLQ), événement suivi de peu par la formation d’une armée de quelque 200 000 grévistes prêt·e·s à en découdre avec l’État en avril et en mai 1972. Ce n’est pas pour rien que le sociologue Fernand Dumont, cité par Ducharme, annonçait à l’époque triomphalement (et sans doute un peu naïvement) que « le Québec se dirige vers le socialisme : reste à savoir qu’elle en sera sa forme »[2].

La succession de ces deux épisodes – lutte armée clandestine, puis grève sociale – a eu de quoi inquiéter sérieusement les bourgeoisies canadienne et québécoise qui répondirent avec force et autorité. La suite des événements est bien connue : Pierre Elliott Trudeau déclencha à l’automne 1970 la Loi sur les mesures de guerre, et Robert Bourassa ratifia la loi spéciale obligeant le retour au travail au printemps 1972. En fin de compte, l’agitation sociale finira par s’essouffler et les espoirs révolutionnaires du mouvement ouvrier québécois par s’envoler. C’est cette répression dûment méditée par l’État pour liquider l’opposition qui forme le fil conducteur de l’ouvrage.

Le premier chapitre revient sur les débats rassemblés autour de « l’affaire Vallières », où le militant du Front de libération du Québec fait volte-face, en renonçant à la lutte armée pour rejoindre les rangs du Parti Québécois (PQ). Après avoir passé près de 45 mois en prison, Pierre Vallières rédige L’urgence de choisir, où il révise ses positions politiques d’antan. Il juge que la lutte armée clandestine est arrivée à une aporie, notamment dans les contextes latino-américain et québécois. Face à cela, les mouvements de libération nationale devraient se tourner vers des stratégies légalistes, mouvements que Vallières considérait auparavant comme petit-bourgeois. Si la « pacification » de l’ex-felquiste est saluée par une partie de l’opinion publique, notamment par une faction des influentes éditions Parti Pris qui publient L’urgence de choisir, cette conversion est vivement critiquée par plusieurs, dont son ancien camarade Charles Gagnon qui croit le temps venu de fonder un véritable parti des travailleurs. Pour ce dernier, non seulement le PQ ne fera pas la révolution, mais c’est même exagéré de croire qu’il pourra faire l’indépendance.

Cette polémique entre Vallières et Gagnon est représentative du profond clivage qui s’installe dans la gauche québécoise de l’époque, faisant écho au vieux débat entre « réforme ou révolution » ayant opposé Bernstein à Luxemburg. D’un côté, le PQ est perçu comme le moyen trouvé d’accéder à l’indépendance (première étape pour construire le socialisme), alors que, de l’autre, le parti est perçu comme le véhicule des intérêts du Québec inc. (ce qui revient, en somme, à supporter la bourgeoisie francophone).

Des soldats de l’armée canadienne dans les rues de Montréal après l’invocation de la Loi sur les mesures de guerre en octobre 1970. Source I, II.

Ducharme insiste néanmoins sur le fait qu’on ne peut faire l’économie des mouvements féministes et autochtones pour comprendre cette période d’agitation sociale. À l’instar des beuveries organisées par des femmes dans les tavernes pour s’opposer à la ségrégation sexiste et aux mœurs religieuses rétrogrades (les tavernes étant encore un lieu réservé aux hommes), le mouvement féministe québécois s’est emparé de dossiers brûlants. La contribution du féminisme s’impose aussi comme éminemment théorique. Le Manifeste des femmes québécoises publié en 1971 déclare par exemple que « l’avènement du socialisme ne garantit pas la libération automatique des femmes »[3], le patriarcat étant considéré comme logiquement distinct du capitalisme, quoiqu’imbriqué. La même année, la revue Québécoises deboutte !, journal du Front de libération des femmes du Québec (FLFQ) plaide en faveur d’un « féminisme révolutionnaire » qui garantirait l’autonomie du corps des femmes grâce à une politique de régulation des naissances[4]. Le Centre de recherche sur la femme trace quant à lui un portrait sociologique systématique de la situation des ménages québécois. Ce dernier a par exemple recensé dans son Analyse socio-économique de la ménagère québécoise, qu’il existait près de 747 000 mères québécoises, dont 85 % étaient ménagères à temps plein[5]. Le centre d’étude se base sur une analyse marxiste et avance que les femmes (re)produisent le prolétariat par le travail domestique. L’espace du foyer apparaît donc comme un moment de la reproduction capitaliste dans son ensemble[6].

L’opposition des Premières Nations à l’État québécois a aussi marqué la décennie 1970. Ducharme rappelle l’activité de groupes comme l’Association des Indiens du Québec (AIQ, 1965-1977) qui s’opposent à une série de projets d’expropriations soutenus par l’État québécois, notamment celui du développement énergétique de la Baie James en 1971[7]. L’AIQ est la première organisation politique qui cherche à fédérer l’ensemble des populations autochtones du Québec sous la bannière de luttes communes. L’Association des Inuits du Nord-du-Québec (AINQ) lui prête main-forte sur le dossier de la Baie James, lutte qui cherche à réaffirmer la souveraineté autochtone face à l’empiétement du gouvernement et des grands industriels.

Ponctué de faits divers, d’anecdotes et d’événements culturels, le livre 1972, répression et dépossession met en lumière le caractère intrinsèquement politique de la culture et le potentiel subversif de l’art. Ducharme le montre lorsqu’il relève l’indignation des francophones suscitée par le film L’Acadie, l’Acadie ?!? de Pierre Perrault, l’irritation de la bourgeoisie traditionaliste devant la pièce de théâtre Les oranges sont vertes (Claude Gauvreau) ou encore la censure du film 24 heures ou plus (Gilles Groulx) par l’ONF. L’auteur n’oublie pas de faire un pied de nez à l’institution policière, ressortant quelques savoureux ragots sur la corruption des services de police au cours des années 1970. Une fois parcouru, cet essai historique multiforme nous donne une excellente impression des années chaudes de la décennie 1970.

En somme, le projet de Ducharme s’inscrit dans une démarche de débroussaillage de l’histoire révolutionnaire québécoise. On ne peut que saluer la promesse d’un tel projet. La gauche révolutionnaire québécoise – depuis son déclin entamé par la défaite historique du mouvement ouvrier international – est définitivement en perte de repères. La descente aux enfers du nationalisme québécois aggrave sans doute cette sinistre perspective. Depuis 1980, on assiste au glissement d’une question nationale, autrefois thématisée comme une lutte anti-impérialiste, vers un projet économiquement néolibéral et socialement conservateur ; en témoignent les propositions successives du PQ de Parizeau, puis de l’Action démocratique du Québec (ADQ), dont le projet est en bonne partie repris par la Coalition avenir Québec (CAQ). Le bilan reste à faire, car on peut autant considérer ces partis comme des causes importantes de cette reformulation conservatrice de la question nationale que comme des symptômes de transformations plus profondes. Mais il faut aussi et surtout déterrer les mémoires révolutionnaires oubliées pour les raviver : voilà une des tâches les plus urgentes auxquelles nous devons nous atteler. C’est sur ce terrain que nous invite ce livre.

Évidemment, le travail historique n’est pas une condition nécessaire à l’éclatement d’une conjoncture politique déterminée (qu’elle soit simplement « mouvementiste » ou carrément insurrectionnelle). Pourtant, il est toujours plus fonctionnel, pour déployer une stratégie, de connaître son passé et d’en tirer des leçons. Comprendre le moment actuel de la lutte des classes présuppose de connaître celle du passé : pour se galvaniser de quelques souvenirs victorieux, mais surtout pour analyser les échecs et les limites auxquels se sont heurtés les luttes précédentes. Cette tâche implique de bien comprendre l’enchaînement des événements, les projets politiques des agents concernés, ainsi que les conditions objectives qui marquent un cycle déterminé de la lutte des classes (le rapport entre le travail et le capital, les grandes tendances de l’accumulation, la segmentation du procès de travail, etc.). Le livre de Ducharme est un bon premier pas dans cette direction. Recenser et mettre en lumière les luttes du passé dans leur diversité : voilà le grand mérite de 1972, répression et dépossession politique. On ne peut que chaudement le recommander à toute personne qui cherche à s’initier à ces thématiques, particulièrement car il propose tacitement une « réactualisation » des événements de l’année 1972. Ce projet peut aussi être lu comme un « guide d’interprétation » où le concept de dépossession politique est mis de l’avant pour expliquer les mouvements et leur répression.

Le mode d’exposition choisi par l’auteur, descriptif et journalistique, entre néanmoins insuffisamment dans l’analyse, si ce n’est celle apportée directement par les acteurs et actrices impliqué·e·s dans le tumulte des événements. Force et faiblesse du livre, Ducharme a épluché une somme importante de journaux de l’époque et demeure très collé à ce médium. Si l’on s’attendait dans le livre à une « autopsie du Front commun de 1972 », comme le clamait haut et fort le documentaire Pouvoir oublier, on sera rapidement déçu de n’y voir – tout comme dans Pouvoir oublier – qu’une synthèse événementielle. En d’autres termes, la compréhension des événements au-delà de leurs causes immédiates n’est pas exposée. En dépit de l’intention de l’auteur de lire l’histoire à travers le concept de « dépossession politique » tel que décrit dans l’introduction de l’ouvrage, celui-ci ne semble pas vraiment opératoire. Pour Ducharme, la dépossession politique recouvre un double sens. Le premier renvoie au concept libéral de représentation, tel que critiqué par le sociologue Pierre Bourdieu, où une personne est amenée à déléguer son pouvoir décisionnel à une autre. Le deuxième sens est celui d’une dépossession de certains droits et libertés par l’État[8]. On comprend alors un peu mal pourquoi les Premières Nations, les femmes et les ouvriers seraient soumis à ce principe de la même manière. Sous la bonne volonté de rassembler pêle-mêle les opprimé·e·s de tous les horizons, le danger est ici de négliger la spécificité des situations particulières et de privilégier une histoire générale de la « dépossession politique ».

Après tout, chaque groupe doit être rapporté à sa relation spécifique avec la totalité, bien que le concept de dépossession puisse être un critère utile. Par exemple, dans Peau rouge, masques blancs, Glen Sean Coulthard a sans doute raison de définir la position des autochtones comme une situation de dépossession territoriale. Si l’on préfère, on peut même parler en terme « d’accumulation par dépossession », comme le fait David Harvey. Par contre, le rapport des Premières Nations en lutte pour leurs souverainetés territoriales se distingue généralement de celui du prolétariat urbain intégré au procès de travail, où c’est l’extraction d’un surtravail sous forme de plus-value qui définit son rapport de classe. Du reste, on ne peut pas non plus critiquer un ouvrage pour ce qu’il n’est pas ni ne prétend être. Le livre de Ducharme n’est pas celui d’une sociologie historique. Toutefois, les seuls concepts théoriques qui sont mobilisés pour expliquer les événements de 1972 semblent échouer à rendre compte de l’histoire complexe qui nous est présentée. C’est entre autres pourquoi la lecture de ce panorama se rapproche d’un éclectisme assumé de l’auteur, où la relation entre chaque thème, chaque chapitre peine à se révéler.

Grève et piquetage devant le Palais de justice de Montréal lors du Front commun, le 11 avril 1972.

Dans sa conclusion, Ducharme nous laisse cependant sur une critique assez intéressante du Front intersyndical de 1972. Arrivant un peu comme un cheveu sur la soupe, le chercheur se réfère aux théoriciens de la « critique de la valeur » (Anselm Jappe, Robert Kurz, Moishe Postone, etc.) et diagnostique l’existence d’une forme de « capitalisme tronqué » dans Ne comptons que sur nos propres moyens, le texte-manifeste de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) paru en 1971. Ce texte est connu pour avoir créé la polémique dans le cadre de la lutte de 1972, particulièrement parce qu’il faisait la promotion d’une lutte pour l’instauration d’une économie de type socialiste au Québec. Cette position radicale ne l’est pas suffisamment pour la critique de la valeur, qui est connue pour avoir combattu les conceptions de l’anticapitalisme qui ne proposent pas une sortie totale des rapports sociaux capitalistes (valeur, marchandise, exploitation, etc.). Elle a mis en lumière les limites du mouvement ouvrier historique, dont les conceptions anticapitalistes étaient fondées sur la « libération du travail » et la réalisation de l’identité ouvrière, en URSS ou même dans diverses factions radicales du mouvement ouvrier. En cela, elle rejoint l’idée que la seule prise du pouvoir politique par la classe ouvrière ne garantit pas l’abolition des rapports de production capitalistes : la manière de produire et d’organiser le travail doit être repensée dans son ensemble. Pour Ducharme, Ne comptons que sur nos propres moyens n’échappe pas à cette critique, puisque le texte considère que le socialisme devrait « développer la structure de production de façon à améliorer constamment le niveau de vie », déclaration que l’auteur assimile aussitôt à une forme de productivisme pro-capitaliste. Ce dernier déclare donc que « l’anticapitalisme défendu par les centrales syndicales et le mouvement ouvrier ne pouvait conduire qu’à un cul-de-sac. […] Le rêve socialiste est ainsi demeuré dans les limites du capitalisme. […] La logique propre à la valorisation du capital était toujours roi et maître. »[9] Si la réflexion critique quant au dépassement des rapports capitalistes de production est importante, on peut trouver le jugement de Ducharme sur les positions de la CSN un peu brutal, voire malveillant, car non contextualiste.

En effet, l’absence d’explications supplémentaires pour expliquer la défaite des plus de 200 000 grévistes est problématique. Est-elle simplement due au fait que le mouvement syndical ne possédait pas la « bonne théorie » de l’anticapitalisme ? S’il est vrai que le syndicalisme québécois des années 1970 a été dominé par une critique inachevée du capitalisme (se satisfaisant de nationalisations et d’une économie planifiée guidée par des objectifs de croissance économique), doit-on penser son échec comme un pur problème d’idéologie ? Pour ne pas tomber dans un schéma volontariste (voire même idéaliste !), il faut aller plus loin et se poser des questions d’une autre qualité.

D’abord, qu’est-ce qui explique la défaite particulière du Front commun de 1972 et du mouvement ouvrier québécois en général ? Comment, par exemple, a-t-on pu passer d’une fonction publique revendicative, appuyée par un corps syndical tout aussi combatif, à une stratégie de collaboration active avec le patronat ? Pourquoi la grève n’a pas su s’étendre massivement chez les prolétaires du secteur privé qui sont demeuré·e·s minoritaires dans le mouvement à l’exception notable des travailleurs de la construction (Côte-Nord et Gaspésie) ? Cette réflexion sur les causes de l’échec de 1972 peut être étendue à celui des femmes et des Premières Nations. Pourquoi, en effet, certains groupes n’ont pas été concernés par cette lutte sociale ? Si les femmes étaient présentes et militantes dans le secteur public, leur relative exclusion du secteur privé et leur confinement à domicile rendaient plus difficile leur organisation. Pareillement, la ségrégation sociale excluant les peuples autochtones de nombreuses sphères d’activités rendait complexe l’arrimage de leurs luttes avec celles d’autres groupes. Plutôt que de faire un tour d’horizon rapide de groupes sociaux atomisés, il faut tenter de penser les connexions (réelles ou virtuelles) des groupes à une lutte.

Bref, il s’agit de s’interroger sur les limites des luttes en prenant à bras le corps l’analyse des contradictions sociales. Un portrait des grandes transformations du monde du travail sous le néolibéralisme et une analyse de la transfiguration de la question nationale est un bon point de départ. Compléter l’analyse de Ducharme, cela commence donc par s’intéresser à la dynamique de l’accumulation dans un cycle de lutte donné, et ce autant au niveau national qu’international. Quoiqu’en dise la critique de la valeur, le rapport de force entre l’union syndicale et le patronat a aussi été permis par l’établissement d’une dynamique revendicative qui se tenait sur le terrain de la reproduction de l’identité ouvrière. Lutter pour une semaine de travail à 100 $, c’est lutter contre l’exploitation économique, mais c’est aussi un symbole politique. On peut toujours chercher à se draper de pureté sur ce qui est « authentiquement anti-capitaliste », mais la question qui doit occuper les révolutionnaires est plutôt de savoir comment le passage entre un moment revendicatif de la lutte et un moment réellement anti-capitaliste devient possible.

Toujours est-il que cette « identité ouvrière » qui a fait la pluie et le beau temps des luttes prolétariennes jusqu’aux années 1980 est aujourd’hui profondément transformée. Le dépérissement corporatiste du syndicalisme actuel en est un symptôme. Dans les pays capitalistes avancés, l’époque du fordisme est révolue, et avec elle, la concentration spatiale des travailleurs et des travailleuses. La finance demeure l’un des mécanismes principaux par lequel les capitalistes peuvent toucher un taux de profit suffisant. L’heure est maintenant à la flexibilisation du travail, au temps partiel et à la sophistication des techniques permettant de court-circuiter d’avance les tentatives de grèves et d’organisation, y compris dans le secteur public. En témoigne le caractère extrêmement policé du code du travail au Québec où tout peut être réglé à coup de loi spéciale. Le conflit capital / travail n’en reste pas moins central, mais le liant « identitaire » des travailleurs et des travailleuses doit être repensé.

Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer l’irruption d’événements du même ordre que ceux de 1972, où les chefs syndicaux Marcel Pépin (CSN), Louis Laberge (FTQ) et Yvon Charbonneau (CEQ) firent plusieurs mois de prison pour avoir appelé à défier les injonctions de Bourassa. À l’époque, l’emprisonnement des chefs syndicaux représentait pratiquement le minimum de décence après avoir tant tergiversé sur la question du retour au travail, comme l’avait d’ailleurs déjà clamé Michel Chartrand. En somme, la lutte des classes battait son plein et les chefs syndicaux avaient des comptes à rendre envers une masse cabrée. Tout n’est pas redevable qu’à une question de charisme et de personnalités extraordinaires : Pépin, Laberge, Charbonneau et bien d’autres devaient leur rôle à la force des ouvriers et des ouvrières organisé·e·s dans le mouvement syndical. C’est l’époque qui a fait les individus, autant que l’inverse. Comme le disait Marx en introduction de son 18 brumaire : « Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé. »

En définitive, on reconnaît un bon ouvrage à la qualité des questions qu’il permet de poser, plutôt qu’à la qualité de ses réponses. 1972, répression et dépossession politique est un ouvrage à lire, car il contribue à la réflexion sur l’histoire des luttes sociales au Québec. Il répond à l’appel urgent des études révolutionnaires québécoises.


Notes

[1] Olivier Ducharme. 1972, répression et dépossession politique. Montréal, Écosociété, 2022, p.17

[2] Ibid. p.23

[3] Ibid. p.101

[4] Ibid. p.105

[5] Ibid. p.102

[6] Ibid. p.103

[7] Ibid. p.122

[8] Ibid. p.17-19

[9] Ibid. p.344

1 réflexion sur « LE FRONT COMMUN DE 1972 – Récit et postérité »

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