Le Weather Underground (d’abord nommé le Weathermen, puis le Weathermen Underground et enfin le Weather Underground) est un groupe de propagande armé américain apparu en 1969 à la suite d’une scission au sein de l’organisation nationale étudiante du SDS (Students for a Democratic Society). Composé principalement de militant.es étudiant.es issues de la bourgeoisie progressiste du nord-est des États-Unis, le groupe se trouve à la jonction entre la contre-culture, le socialisme, l’anti-impérialisme et la pensée du Black Power. Il est un exemple de la solidarité directe de certain.es Blanch.es avec les luttes des Noir.es aux États-Unis et les luttes anti-impérialistes dans le monde au tournant des années 1960-1970. Le Weather Underground, actif dans la clandestinité durant presque dix ans, finit par se déliter dans le contexte de la fin de la guerre américaine au Viet Nam vers 1976.

La Nouvelle Gauche et la radicalisation du Students for a Democratic Society
Le SDS (Students for a Democratic Society) est une organisation étudiante créée en 1962. Dans le sillage de la SNCC (Student Non-Violent Coordinating Commitee), son activité est initialement centrée autour du soutien à la lutte pour les droits civiques des Afro-Américain.es. Rassemblant des milliers d’adhérant.es dans les campus partout aux États-Unis durant la première moitié des années 1960, le SDS en vient rapidement à incarner la Nouvelle Gauche (New Left) en Amérique du Nord. Rejetant à la fois l’influence de Moscou et l’anticommunisme de la gauche libérale, adoptant un mode organisationnel décentralisé et basé sur la démocratie participative, le SDS met en place, au fil des années, des tactiques de désobéissance civile inspirées par celles des mouvements pour les droits civiques, des teach-in aux sit-in en passant par les occupations.
L’intensification de l’intervention militaire américaine au Viet Nam dès le milieu des années 1960 ouvre un nouveau front de lutte pour le SDS qui organise bientôt des manifestations contre la guerre et s’oppose au recrutement militaire sur les campus. La présence américaine au Viet Nam, encouragée par Kennedy, puis accentuée par Lyndon B. Johnson en 1964, est de plus en plus contestée aux États-Unis. Elle l’est non seulement par les organisations pacifistes et les objecteurs de conscience, mais aussi par un large mouvement social qui s’oppose à la conscription et conteste la légitimité même de l’intervention armée.

Tout comme le mouvement pour les droits civiques, le mouvement contre la guerre du Viet Nam fait face à l’intransigeance du gouvernement américain : matraquages et arrestations attendent ceux et celles qui manifestent pour la paix. Cette répression couplée à la volonté de poursuivre le combat contre la guerre – le mouvement de contestation ne cesse en fait de prendre de l’ampleur – force les militant.es du SDS à réfléchir à leurs tactiques de lutte. En 1967, la Marche sur le Pentagone voit s’entremêler sit-in et actions directes ; au printemps 1968, c’est l’Université Columbia qui est occupée par des étudiant.es protestant à la fois contre la collaboration de l’université à des programmes scientifiques militaires et contre la construction d’un gymnase ségrégué. À l’été, la Convention démocrate de Chicago attire des milliers de contestataires qui sont violemment réprimé.es. La montée en puissance du Black Power, la résistance acharnée des Vietnamien.nes, les échos des révoltes du monde entier et l’expérience vécue de la répression poussent les militant.es du SDS à désormais analyser la société non plus sous l’angle de la morale, mais sous l’angle du pouvoir. L’efficacité des actions symboliques est de plus en plus remise en question, alors que les militant.es se rendent compte que la justesse morale d’une position ne suffit pas toujours à convaincre les responsables de changer leurs politiques. De plus, l’assassinat en avril 1968 du pasteur Martin Luther King Jr et l’intense répression qui s’abat sur les militant.es afro-américain.es portent un dur coup aux illusions réformistes de plusieurs militant.es au sein du SDS.
« Notre mouvement était né avec l’espoir de réussir à secouer la bonne conscience de l’Amérique. Mais l’expérience nous a douloureusement appris qu’il existait une structure de pouvoir solidement implantée, qui tirait profit de l’oppression et y recourait systématiquement. Pour s’attaquer à l’écrasante violence de ce statu quo, il fallait donc affronter la structure même du pouvoir. »
David Gilbert, fondateur du SDS, puis du Weather Underground

Vers la fin des années 1960, il devient de plus en plus évident pour les militant.es du SDS que la guerre du Viet Nam constitue une intervention impérialiste des États-Unis devant servir à contrer l’avancée des mouvements communistes en Asie du Sud-Est. Cette politique offensive des États-Unis au Viet Nam est de plus en plus mise en lien avec l’oppression que subissent aux États-Unis mêmes les populations afro-américaines, les deux stratégies relevant d’une même politique de domination capitaliste et raciale. Agression militaire extérieure et colonialisme intérieur sont alors perçus comme les deux faces d’une même médaille : celle de l’impérialisme américain, un système de domination économique et politique contre lequel de nombreux peuples luttent déjà à travers le monde. Rapidement, le journal du SDS, le New Left Notes, exprime cette idée et devient un forum national qui permet de mener des discussions sur les stratégies et les tactiques qui permettraient au mouvement étudiant de représenter une opposition efficace à l’impérialisme américain.
Pourtant, alors que le SDS affiche une opposition révolutionnaire aux politiques impérialistes américaines et développe une position stratégique socialiste et anti-impérialiste, les divisions en son sein deviennent importantes ; celles-ci se révèlent fatales pour l’organisation. La Convention nationale de juin 1969 du SDS se termine par une série de scissions au sein de l’organisation qui n’a alors plus aucune unité que nominale. Le Weathermen émergera alors d’une des nombreuses factions du SDS.



« You Don’t Need a Weatherman to Know Which Way the Wind Blows »
La Convention nationale de juin 1969 est la dernière convention du SDS en tant qu’organisation unifiée. Elle voit s’affronter deux factions principales au sein du SDS : le Revolutionary Youth Movement (RYM, qui deviendra le Weathermen) et le Worker Student Alliance (section étudiante du Progessive Labour Party). L’affrontement condense de nombreux débats sur des questions majeures pour les groupes révolutionnaires de l’époque : le caractère révolutionnaire (ou non) du Black Power et du nationalisme noir, l’importance du féminisme, le rôle révolutionnaire (ou non) de la contre-culture, la place des étudiant.es dans la révolution et enfin, la place des Blanch.es dans le mouvement anti-impérialiste.
« L’abondance relative qui existe aux États-Unis dépend directement du travail et des richesses naturelles des Vietnamiens, des Angolais, des Boliviens et des autres peuples du Tiers-Monde. Les United Airlines Astrojets tout entiers, les Holiday Inns tout entiers, les automobiles Hertz tout entières, votre appareil de télévision, votre voiture et votre garde-robe appartiennent déjà, dans une large mesure, aux peuples du reste du monde. Par conséquent, toute conception de la « révolution socialiste » qui se limite aux perspectives du peuple travailleur des États-Unis et qui refuse de prendre en considération la totalité des intérêts des peuples les plus opprimés du monde se réduit à un combat pour l’intérêt particulier de privilégiés ; elle représente une idéologie très dangereuse. »
Manifeste du Weathermen, 1969
Bien qu’elle fût l’une des premières organisations à soutenir les luttes pour l’autodétermination des Afro-Américain.es dans les premières années de son existence, en 1969, la Worker Student Alliance rejette le nationalisme noir et le Black Power. Elle s’oppose à ces conceptions au nom d’une « lutte contre tous les nationalismes » et d’un « internationalisme ouvrier ». L’autre tendance, celle qui deviendra le Weathermen, prend des positions tiers-mondistes et anti-impérialistes et se place en faveur des « nationalismes progressistes » . Elle affirme que l’avant-garde de la révolution mondiale est formée des peuples colonisés en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, mais aussi des Afro-Américain.es révolutionnaires aux États-Unis, qui luttent contre le colonialisme et l’impérialisme américain. Son manifeste, intitulé You Don’t Need a Weatherman to Know Which Way the Wind Blows, aborde longuement l’antiracisme et la place d’avant-garde des peuples non-blancs dans la lutte révolutionnaire.

Les Weathermen soulignent la nécessité, pour les révolutionnaires blanc.hes, de lutter contre l’impérialisme américain aux côtés du Black Panther Party. Créé en 1966 à Oakland, en Californie, ce groupe d’autodéfense contre la police est alors le groupe afro-américain révolutionnaire le plus en vue aux États-Unis. Les Black Panthers sont l’aboutissement d’une décennie de lutte des Noir.es en Amérique. Ils offrent une image particulièrement offensive et déterminée. Le parti, qui deviendra maoïste, estime que les luttes de libération nationale dans les pays du Tiers-Monde sont liées aux luttes de libération au sein de l’Empire, c’est-à-dire aux États-Unis. Cette position est aussi défendue par les Weathermen, qui considèrent que les révolutionnaires blanc.hes doivent participer à l’offensive mondiale contre l’Empire et les privilèges raciaux aux côtés des peuples opprimés. En tant que révolutionnaires, les Weathermen tentent de mettre en pratique cette demande de Huey P. Newton : « Si les Blancs prétendent être des révolutionnaires blancs ou des radicaux blancs de la mère patrie [ils] doivent s’armer et soutenir les colonies dans le monde entier dans leur juste lutte contre l’impérialisme. » La faction des Weathermen, dans son manifeste, affirme sa volonté d’organiser non plus seulement les étudiant.es des collèges et universités, mais la jeunesse, et en particulier la jeunesse ouvrière, dont les privilèges ne sont pas encore cristallisés et qui constitue un groupe particulièrement aliéné de la classe ouvrière blanche.
Mais pourquoi mettre l’accent maintenant sur les luttes de la jeunesse ouvrière plutôt que sur celles de la classe ouvrière dans son ensemble ? En règle générale, les jeunes sont moins implantés dans la société (pas de famille, moins de dettes, etc.), sont plus ouverts aux idées nouvelles (ils n’ont pas fait l’objet de lavages de cerveaux depuis aussi longtemps et avec la même efficacité que les adultes) ; ils sont donc mieux à même et plus désireux de s’engager dans une orientation révolutionnaire.
Pour les Weathermen, il faudra aussi polariser la classe ouvrière blanche, en la forçant à choisir un camp face aux luttes afro-américaines. Les Weathermen espèrent que cette polarisation se superposera plus ou moins à la fracture intrablanche entre bourgeois et ouvriers, venant renforcer la lutte de classe interne à ce groupe et affaiblir la bourgeoisie blanche. En ce sens, l’adhésion de la jeunesse américaine aux pratiques et aux valeurs de la contre-culture (usage de drogues, refus du travail, vie communautaire) et la répression de ce type d’expression culturelle est pour le groupe un signe qu’un mode de vie oppositionnel ayant un potentiel révolutionnaire se répand actuellement en Amérique.
La prise en compte des revendications féministes est un élément marquant du manifeste des Weathermen, qui affirme la nécessité de créer des formes d’organisations « au sein desquelles les femmes seront en mesure d’exercer un nouveau rôle, indépendant ». Cette prise de position explicite n’est pas étrangère au fait que de nombreuses militantes de la faction du Weathermen font aussi partie de collectifs féministes au sein du SDS, alors que la majorité des tendances au sein du mouvement refuse encore de réfléchir en profondeur à la question du féminisme. La faction associée au Progressive Labour Party analyse l’oppression des femmes sous le seul angle du « chauvinisme mâle », reléguant le sexisme au rang de simple « mauvaise idée ». La faction du Revolutionary Youth Movement analyse la situation sous l’angle de la « suprématie masculine », mais n’offre aucune proposition organisationnelle ou politique pour renverser cette domination. Des représentants du Black Panther vont même jusqu’à affirmer, pendant la convention, que la bonne position à adopter pour les femmes dans le mouvement est « la position allongée »… Sans nécessairement vouloir constituer un mouvement autonome et distinct des autres organisations, plusieurs femmes au sein du mouvement affirment la nécessité d’intégrer les pratiques antisexistes et les réflexions féministes à la pratique des organisations révolutionnaires.
Bref, le manifeste est un appel à construire un mouvement révolutionnaire au sein de la jeunesse urbaine blanche et ouvrière, basé sur l’action, l’autodéfense contre la police et capable d’envisager la lutte illégale : un mouvement qui pourra, à terme, former une force de frappe organisée pour combattre l’impérialisme américain aux côtés des peuples opprimés et des Afro-Américain.es.

Les Days of Rage et le passage à la clandestinité
Rapidement, les Weathermen mettent sur pied des collectifs fédérés sur la base d’un programme commun dans les villes ouvrières de Détroit, de Chicago, de Pittsburgh, de Milwaukee, de Cleveland, de Colombus et de Brooklyn. Leurs premiers « faits d’armes » à l’été 1969 consistent en une variété d’actions directes spectaculaires dans les écoles (« évasions », perturbation des cours) et dans la rue (combats de rue, manifestations, vandalisme). À l’interne, on s’entraîne aux arts martiaux, on se forme politiquement et on rencontre des militant.es cubain.es et vietnamien.nes à l’étranger. Cette phase de consolidation et de recrutement est riche en expériences politiques et attire plusieurs nouveaux membres. En revanche, l’intransigeance du groupe à ses débuts irrite plusieurs organisations et individus qui s’en détournent.
À l’automne 1969, les Weathermen invitent à trois journées d’action à Chicago, sous le thème Bring the War Home. La date est choisie afin de souligner le procès politique de sept militants arrêtés lors de la Convention démocrate l’été précédent. Le 6 octobre, deux jours avant le début de l’évènement, le groupe fait sauter la statue-hommage aux policiers ayant réprimé les célèbres manifestations ouvrières de Haymarket Square en 1886. Malgré les intenses efforts de mobilisation et l’action d’ouverture spectaculaire, c’est un peu moins de 1000 militant.es qui se présentent aux journées d’action. L’important dispositif policier n’empêche pourtant pas les manifestant.es d’aller de l’avant : le premier jour, la tentative d’investir un quartier riche de Chicago est sauvagement réprimée. Le deuxième jour, une milice non-mixte de 70 militantes est refoulée elle aussi alors qu’elle tente de perturber les activités d’un bureau de recrutement militaire. L’importante manifestation du 10 octobre rassemble plus de 2000 personnes, alors que l’émeute du lendemain ne compte que 300 participant.es qui s’adonnent au vandalisme dans le quartier des affaires de Chicago.
Le bilan de ces journées d’émeutes, connues sous l’épithète journalistique des Days of Rage, est mitigé. Si la gauche réformiste est mal à l’aise avec les actions d’octobre et que le Black Panther Party considère ces actions comme aventuristes, plusieurs habitant.es des quartiers populaires de Chicago sont surpris.es de voir des jeunes blanc.hes se mettre en jeu et défier la police au nom d’idéaux antiracistes et révolutionnaires. S’inspirant de ces actions, les membres de l’organisation portoricaine des Young Lords organiseront leurs propres Days of Rage à l’été 1971.
« Tout ce que je sais c’est que je veux faire un certain nombre de choses qui ne font de mal à personne et que je ne peux les faire et vous savez pourquoi mes parents m’en empêchent, mon école m’en empêche, la police m’en empêche ? Mes copains garçons doivent se couper les cheveux ; nous ne pouvons pas fumer ce qui ne fait de mal à personne, mais eux peuvent boire et quand ils le font, ils se cognent dessus. Mon vieux, je veux seulement foutre en l’air cet endroit, me débarrasser de toutes ces limaces et être sûre que personne n’enverra jamais mes amis mourir au Viet Nam ni nulle part ailleurs. Ça ne te fait rien de n’avoir rien qui t’appartienne, à toi seulement ? lui demandai-je. Nom de Dieu, non, je ne veux pas avoir de choses à moi ; tout ce que cela vous fait c’est que vous en voulez encore plus. Ce n’est pas pour cela que nous sommes au Viet Nam ? Parce que les salauds qui dirigent ce bordel de pays en veulent plus, et plus, et toujours plus ? »
Une jeune fille de 14 ans, répondant à John Gerassi, alors qu’elle se rendait à la conférence de Flint en novembre 1970
Les manifestations de 1969 marquent le début du passage à la clandestinité pour les Weathermen, dont certain.es ne se présentent pas à leur comparution liée aux émeutes d’octobre… Cette décision de l’organisation est formalisée lors du Conseil de guerre de Flint, une réunion tenue dans le Michigan à la fin de décembre 1969. La décision de passer à la clandestinité pour une partie des militant.es révolutionnaires aux États-Unis s’inscrit dans le contexte d’une intensification des conflictualités entre les mouvements de contestation et l’État. Alors que les éléments révolutionnaires gagnent en puissance, la répression s’intensifie à leur égard. Les révolutionnaires afro-américain.es, en particulier, sont victimes d’une répression ciblée : en 1969, Fred Hampton et Mark Clark, deux Black Panthers, sont assassinés par la police dans leur sommeil. Au tournant des années 1970, 28 Panthères ont été tué.es par la police, 100 sont en prison et 500 sont en attente d’un procès. Dans ce contexte, plusieurs Weathermen estiment que la solidarité en paroles ne suffit plus.


Suite de l’article. Source : Babylon Falling.
« Nous voulions faire pression sur la police, la déborder pour qu’elle ne puisse pas concentrer tous ses efforts sur les Panthères. Nous voulions leur faire payer leurs actes. Et nous pensions que créer un mouvement blanc, révolutionnaire et radical […] nous permettrait de répondre à notre gouvernement qui détruisait en notre nom la direction la plus prometteuse, la plus excitante et la plus charismatique qu’on ait vu émerger au sein du mouvement noir depuis longtemps. »
David Gilbert
Si le choix de la clandestinité est en partie déterminé par l’augmentation de la répression, il fait aussi partie d’une conception stratégique qui place l’action extra-légale au cœur de la lutte révolutionnaire. Depuis bientôt dix ans, le mouvement de contestation ne cesse de prendre de l’ampleur et il ne semble pas près de s’essouffler.
Lorsque le 30 avril 1970 les États-Unis envahissent le Cambodge, brisant la promesse électorale de Nixon qui s’était engagé à mettre fin à la guerre du Viet Nam, les étudiant.es d’une soixantaine d’établissements scolaires se mettent en grève et des manifestations ont lieu sur une quarantaine de campus. Le 4 mai 1970, sur le campus de l’Université d’État de Kent (Ohio), quatre étudiant.es trouvent la mort lorsque la Garde nationale tire sur une manifestation pacifique contre l’intervention militaire au Cambodge. En réponse, c’est plus de 350 établissements qui tombent alors en grève. Dans le seul mois de mai 1970, des centaines de manifestations sont organisées à travers le pays et on ne compte pas moins de 169 attentats à la bombe. Du côté des Weathermen, c’est une trentaine de personnes qui entrent dans la clandestinité au début de l’année 1970, en s’appuyant sur un large réseau comptant des milliers de sympathisant.es à travers le pays. L’aventure ne fait que commencer pour les militant.es du Weathermen Underground, qui s’apprêtent à vivre dix ans de militantisme dans la clandestinité. Dorénavant, c’est la guerre, et le torchon n’aura de cesse de brûler entre les militant.es révolutionnaires et l’État américain durant la décennie 1970.
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WEATHER UNDERGROUND – 1969/1976. Partie II – De l’action clandestine à la dissolution
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Pour une vue d’ensemble des mouvements contestataires américains dans les années 1960-1970, on lira avec plaisir L’Amérique de la contestation. Les années 60 aux États-Unis (Marie-Christine Granjon, 1985). En ce qui concerne l’histoire du SDS, on pourra consulter les versions numérisées du journal du SDS, les New Left Notes, sur le site Independent Voices. On consultera surtout l’ouvrage de Dan Berger, Weather Underground. Histoire explosive du plus célèbre groupe radical américain (2010), qui couvre tant le SDS que le Weather Underground jusqu’à sa disparition. Enfin, en anglais, on pourra consulter en ligne The Way the Wind Blew, ouvrage de synthèse sur le Weather Underground (Ron Jacobs, 1997).
4 réflexions sur « WEATHER UNDERGROUND – 1969/1976. Partie I – Du SDS à la clandestinité »